arsinoeduponchel
Le silence.
Ecoute.
C’est dans le silence que tout se libère, que tout se prend. Que se captent les étincelles d’une vie autrement absente.
Ecoute.
Notre société n’écoute pas, elle nous apprend à couper dans les creux et dans les marges. Alors on s’épanche dans ce qui nous reste, on se mouche dans des carrés blancs et dans les bras de nos proches. Combien de cris se finissent en crises de larmes ?
Ton fil se dévide, il tourne à vide, ton fil s’épuise. Quand tu te détournes il te reste les nœuds. Ce sont les nœuds de ton âme. Ne pleure pas ! Mais va polir les angles.
La vie ne s’apprend pas, elle s’altère. Sans cesse elle renaît et remeurt, et tout en elle n’est qu’une grande opération à cœur ouvert. Mais tu peux y respirer.
Alors va polir les angles.
Avance dans le monde comme un fou ou un idiot : c’est celui qui ne sait rien, c’est lui que la vie fait danser dans tes lèvres. Foin des savoirs de toutes herbes, pointes et épines dressées ; ils ne donneront que du chiendent.
Mais respecte.
Respecte la voix de tes ancêtres, et celle de tes prédécesseurs. Et, aussi longtemps que tu le peux, incline-toi devant elle. Un jour viendra où tu ne pourras plus t’incliner.
Dessine en toi les contours de ton rêve. Et si ton rêve est flou, brise ton cœur à le comprendre. C’est ta seule manière d’exister. La tête n’est rien si elle n’apprend pas la terre.
Mais la terre n’est rien si elle n’enseigne pas les Sphères.
Alors écoute.
Ce n’est que le silence qui peut te ramener.
Poème en prose écrit pour l'appel à textes "Egoèmes" de novembre du compte @LaRathure sur Instagram.